La contamination des bouteilles d’eau sous-estimée, selon une étude

Une récente étude américaine, dévoilée en ce début de janvier 2024, démontre que l’eau en bouteille serait contaminée à un niveau atteignant 240 000 particules par litre d’eau testée.

L’idée que l’eau en bouteille est plus sûre que l’eau du robinet semble ne pas être aussi évidente qu’on le pensait. Selon une étude parue le 9 janvier dernier dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les nanoparticules de plastique dans l’eau en bouteille seraient bien plus abondantes que ce que l’on supposait. En moyenne, on estime à environ 240 000 le nombre de particules par litre d’eau testée, soit de 100 à 1 000 fois plus que ce qui avait été rapporté précédemment.

Une nouvelle étude plus poussée

Cette avancée a été réalisée par l’équipe de chercheurs dirigée par le Dr. Wei Min de l’Université de Columbia à New York. Ils ont employé une nouvelle méthode optique de détection et de caractérisation des micro et nanoparticules de plastique pour évaluer précisément les quantités de nanoplastiques présentes dans les bouteilles de trois marques distinctes.

Les noms des marques testées ne sont malheureusement pas divulgués, les scientifiques ayant choisi de ne pas les révéler, expliquant : « Nous pensons que toutes les eaux en bouteille contiennent des nanoplastiques, donc en mettre certaines en évidence pourrait être considéré comme injuste », selon Beizhan Yan, co-auteur de l’étude.

Ce que l’on sait, en revanche, c’est que jusqu’à présent, la détection des fragments se concentrait sur des tailles supérieures au micromètre (μm), rendant difficile la détection des particules plus fines et petites. C’est précisément là le problème : ces particules, plus abondantes que les autres, représenteraient 90 % de la pollution de l’eau en bouteille.

Il reste à déterminer si les eaux en bouteille françaises sont également affectées par la pollution de la même manière que leurs homologues.

Que doit-on faire de nos bouteilles d’eau ?

Il est essentiel de comprendre que les nanoparticules présentes dans les bouteilles d’eau sont d’une taille si minuscule qu’elles peuvent aisément pénétrer dans la circulation sanguine et atteindre des organes tels que le cœur, le cerveau ou les poumons. Plus préoccupant encore, il est envisageable qu’elles puissent franchir le placenta.

Bien qu’il soit difficile de déterminer à long terme les éventuels effets néfastes d’une exposition à ces particules de plastique sur le corps humain, certaines pistes sont déjà explorées. Selon certains chercheurs, une exposition régulière pourrait aggraver la réponse inflammatoire, augmentant potentiellement la gravité de certaines maladies.

Comment éviter cela ? Selon Beizhan Yan, la solution serait de privilégier l’eau du robinet : « Si les gens s’inquiètent des nanoplastiques dans l’eau en bouteille, il est raisonnable de considérer des alternatives, comme l’eau du robinet ».

Cependant, dans les grandes et moyennes villes de France, l’accès à une eau du robinet de qualité est une réalité, mais ce n’est malheureusement pas le cas pour les habitants de plus petites communes. Selon UFC Que Choisir, 2,8 millions de Français auraient une eau contaminée par des pesticides, des nitrates, des contaminations bactériennes, de l’arsenic, voire du plomb… Dans ces cas, l’eau en bouteille devient alors la seule alternative disponible.

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