La pratique de clôturer un repas par la consommation d’un fruit est souvent déconseillée…
Bien que les fruits soient reconnus pour leurs nombreux bienfaits nutritionnels et qu’ils devraient idéalement être intégrés à notre alimentation quotidienne, il est fréquemment mentionné qu’il vaut mieux les éviter à la fin d’un repas. Cette recommandation est souvent attribuée à leur teneur en fructose, accusé de perturber la digestion en favorisant les ballonnements et les gaz. Mais est-ce vrai ? Nous avons posé la question au Dr Alexandra Dalu, médecin nutritionniste.
Selon cette spécialiste, qui souligne les richesses en vitamines, minéraux et fibres des fruits, il serait dommage de s’en priver, notamment en fin de repas. Par ailleurs, elle estime que les craintes liées au fructose sont peu fondées, car le pH acide de l’estomac empêche normalement toute fermentation. Elle précise que consommer un fruit en fin de repas n’est pas une mauvaise habitude, à condition de privilégier les fruits entiers plutôt que sous forme de compotes ou de jus (pour préserver les fibres). En général, la nutritionniste explique qu’il est recommandé de consommer des fruits à tout moment de la journée, tant qu’ils sont associés à des matières grasses, des fibres ou des protéines pour réguler le taux de glycémie. « Manger un fruit en dehors des repas, qu’il soit entier, en jus ou en compote, revient à consommer du sucre isolé. Or, cela entraîne une élévation du taux de sucre dans le sang, ce qui peut favoriser une surcharge calorique et, à long terme, un surpoids », prévient-elle.
La règle à retenir est de ne jamais consommer de sucre seul. « Par exemple, lorsque l’on déguste un morceau de gâteau, l’accompagner d’un repas ou d’une collation comprenant une poignée d’oléagineux permet de retarder l’élévation du taux de sucre dans le sang. De même, dans un smoothie, il est recommandé d’ajouter un corps gras tel qu’un morceau d’avocat, de la noix de coco, quelques amandes, ou une protéine grasse comme du yaourt pour éviter un pic de glucose soudain », explique la spécialiste.
À l’heure du déjeuner, cela peut impliquer de commencer par du melon en entrée, d’ajouter des pommes ou des tomates dans la salade, voire de savourer un jus de fruits frais pressé pendant le repas. « Ainsi, le sucre se mélange aux autres éléments du repas tels que les protéines, les graisses et les fibres, ce qui ralentit son absorption et empêche ainsi le pic de glycémie tout en favorisant la sensation de satiété », explique le Dr Alexandra Dalu. Cette stratégie permet également de limiter la prise de poids, car le sucre est rapidement métabolisé par l’organisme lorsqu’il est consommé seul. S’il n’est pas utilisé dans les heures qui suivent, il sera stocké sous forme de graisse.